vendredi 13 février 2009

Une résolution bien contraignante

Une résolution non contraignante, mais bien inquiétante, a été votée à l’ONU. Il s’agit d’une interdiction de la critique d‘une religion. Le but serait de lutter contre la : « haine, de discrimination, d'intimidation et de coercition résultant de la diffamation des religions. »

Voici le communiqué de l'ONU :
Le Conseil a adopté d'autre part une résolution sur la lutte contre la diffamation des religions dans laquelle il se déclare profondément préoccupé par les tentatives visant à associer l'islam avec le terrorisme, la violence et les violations des droits de l'homme.
Il engage instamment les États à prendre des mesures énergiques pour interdire la diffusion d'idées et de documents racistes et xénophobes visant toute religion ou ses fidèles, qui constituent une incitation à la haine, à l'hostilité ou à la violence raciale et religieuse. Il a aussi adopté une résolution portant sur l'élimination de toutes les formes d'intolérance et de discrimination fondées sur la religion ou la conviction.

Si l’Europe a majoritairement voté contre, on est légitimement en droit de s’inquiéter du basculement de l’ONU dans une lutte pour imposer des préceptes religieux à des nations laïques. Car ne nous leurrons pas, il ne s’agit pas d’un combat contre le racisme. Il est déjà des textes à ce sujet, ils visent à la protection des personnes et non des idéologies. Rappelons que le racisme s’en prend aux personnes et non aux idéologies.

Cette résolution est une sérieuse restriction de la liberté d’expression. En effet, la critique de la religion reste un droit, salutaire pour tous. Il permet à chacun de s’exprimer selon son gré, de mettre en question des idéologies. Il protège autant le croyant que l’athée. Car, tout autant que le délit de blasphème, c’est la notion d’hérésie que l’on voit ressuscitée. Si la diffamation d‘une religion devient un délit, il faut comprendre les conséquences qu’aurait pareille loi. Une religion pose un dogme, toute remise en question pourra être prise pour de la diffamation. Plus question de la moindre interprétation personnelle. L’église catholique a utilisé durant des siècles ce genre de stratégie pour éradiquer toute pensée différente de la sienne, qu’elle soit athée ou non. Les dirigeants s’étant prononcés pour cette résolution ne sont pas des imbéciles, ils savent très bien ce qu’ils font. Ils sacralisent des dogmes déjà officiels et pénalisent toutes critiques à leurs égards. On peut se demander si la véritable volonté de ces personnes n’est pas de se mettre dans la poche des pouvoir religieux à fort soutient populaire pour mieux asseoir leur pouvoir. Ne l’oublions pas, quand les politiciens se mêlent de religion, quand on mélange politique et religion, on trouve bien plus de lutte politicienne que de spiritualité.

Que deviennent les athées dans tout cela. Si toute critique de la religion est illicite, peuvent-ils encore affirme que dieu n’existe pas, ce blog est il encore légal ? Pourtant affirmer son athéisme n’est du racisme que dans l’esprit tortueux et propagandiste des intégristes. Ce blog, qui se veut absolument anti raciste, car je répète que les racistes n’ont rien à faire ici, je ne veux même pas de leur soutient, notre combat est opposé, devrait donc fermer. Il semblerait donc que la susceptibilité des croyants soit plus importante que ma liberté. Cette résolution est une atteinte à l’athéisme. Il est d’ailleurs assez troublant de constater que souvent l’athéisme est considéré comme une religion, comme une croyance au même titre que les autres. Dans ce cas on peut s’étonner que la résolution onusienne n’ait pas pris plus à cœur de protéger l’athéisme, numériquement minoritaire. Non, bien sûr, car dans ce cas il faudrait réécrire les livres dit saint…

Je m’interroge également sur la possibilité d’application de cette résolution. En effet, les religions étant en constante opposition entre elles, comme vont-elles faire pour ne pas tomber sous le coup de la diffamation. La réponse en fait est simple. Les religions auront un statut de sacralité, au dessus des lois bien sûr, et seul le non religieux devra modérer ses propos, c'est-à-dire se taire.

Que va-t-il en être de la lutte pour le droit au IVG, à l’euthanasie, les droits des homosexuels, revendiquer ces droits sera-t-il encore permis étant donné qu’ils s’opposent aux religions ?

Si l’on analyse un peu le vote en faveur de cette résolution on se rend compte que les pays ayant voté pour sont : la Russie, le Vénézuela, Cuba et les pays musulmans. Quel est le point commun entre ces pays ? Le besoin de condamner l’occident, une logique tiers mondisme rivé à un populisme constant. Il y a pour ces pouvoirs, un constante critique de l’occident qui canalise la colère de populations démunies, leur fournit un coupable tout trouvé. Car la résolution se veut une défense de l’islam contre l’Occident, c'est-à-dire une affirmation du rôle d’agresseur du monde occidental contre le reste du monde. Cette victimisation de l’Islam identifiée comme la religion des pauvres (victimisation habilement entretenue et encouragée par les pouvoirs politiques et religieux) est le fermant des dictatures d’orient. Cette haine de l’occident est le moteur de nombreux régimes du tiers monde. C’est cette stratégie qui a été mise en place à l’ONU. C’est le renversement de l’axe du mal défini par Georges W Bush. C’est là aussi du pain béni pour le Vatican qui, dans sa politique de radicalisation, a besoin de cette opposition à l’occident, de la peur que celle-ci produit pour asseoir son pouvoir sur les masses.

Ne soyons pas dupes, cette résolution ne servira qu’à encourager les extrêmes d’où qu’ils soient. Il est encore une fois nécessaire que croyants et non croyants dénoncent cette infamie. Il grand temps pour l’Occident, pour l’Orient d’avancer main dans la main contre la tyrannie, et pour la démocratie. Demandons-nous toujours à qui servent ces oppositions, ces conflits .