jeudi 20 novembre 2008

Histoire

L'histoire de l'Europe est liée à la religion. Dans l’antiquité (certes on ne parlait pas encore d'Europe) le polythéisme à persécuté nombre de personnes en désaccord avec les dogmes officiels. Ce polythéisme était certainement moins fermé que les monothéismes car sa nature lui permettait d'englober nombres de divinité externes. Mais cependant, toute critique de son fondement était une grande prise de risques. L'athée (philosophe ou non) et les monothéistes (juifs, chrétiens) étaient menacés, car leurs visions du monde remettaient en cause ces structures. Les conditions de vie des chrétiens de l'époque ont bien sûr été rudes, il est toutefois illusoire de se raccrocher à la vision chrétienne de cette époque bien trop homogène pour de si vastes territoires. Les premiers chrétiens ne vivaient pas dans les catacombes par exemple (pourquoi se retrancher dans ces trou à rats s’ils eussent été si vulnérables?).
Cependant, ces pensées remettaient en cause le dogme officiel et par la même la légitimité du pouvoir. En effet, la religion a bien souvent pour mission de donner une légitimité, une essence divine au pouvoir. On peut certes difficilement comparer l'empereur romain au monarque absolu de droit divin français, mais l'antiquité à vu s'opérer un glissement vers ce genre de pouvoir.
Quand les chrétiens eurent le pouvoir, ils eurent tôt fait d'assoir leur autorité par la même politique d'intolérance. Les victimes ont parfois bien du mal à tirer les leçons de l’histoire! Jamais en effet l'Église n'a réellement été contre l'intolérance, elle a simplement voulu être du bon coté.
Une longue histoire chrétienne va suivre peuplée de croisades (également musulmanes, ne l’oublions pas), d'inquisitions, de guerres de religion et d'une politique papale qui discrédite à elle seule sa légitimité. Durant toute cette période, l'athéisme fut combattu avec fougue. Cette histoire qui se poursuit jusqu'à la révolution française n'est pas non plus homogène. Cependant on distingue toujours ce souci d'assoir son pouvoir par la légitimité "divine".
A la révolution française, la séparation des pouvoirs et la prise en main par le peuple (la bourgeoisie, il est vrai) de son destin créé une rupture avec ce type de pouvoir. Il fallut bien des années pour que ce nouveau type de gouvernement soit bien assis. Lui non plus n'est pas exempt de critique. Mais il apporte par sa non-sacralisation, la possibilité d'être contesté, d'être renverser sans que cela ne remette en question les structures de l'état.
A cette époque, les droits de l'homme sont proclamés. L'Église, elle, s'insurge, elle est du coté de l'ancien régime, celui-ci lui donnait tant de pouvoir. Elle condamne les droits de l'homme, condamne le progrès et veut renvoyer le peuple dans sa servilité d'origine. La doctrine sociale de l'Église ne fut que poudre aux yeux, consentement forcé au progrès par un populisme destructeur. Le christianisme ne fut jamais du coté du progrès social, sa position lors de la lutte féministe parle d'elle même.
Lors de ce survol furtif de l'histoire je me suis centré sur l'Europe. Les autres religions ne firent guère mieux, chacune certes avec une histoire différente, mais le résultat ne diffère guère. En Europe, les lumières et leurs suites révolutionnaires ont écarté les religions du pouvoir. Il y a si peu de temps que les athées sont en sécurité, et encore dans une partie bien limité du monde.
Il faut néanmoins rester vigilant. Le pouvoir a encore besoin d'être renforce par la légitimé d'une foi, d'un dogme, d'une pensée unique a laquelle le peuple devrait adhérer (voir le communisme stalinien , maoïste ou encore le nazisme). L'Église a par ailleurs toujours continué à soutenir les régimes prônant la pensée unique pour peut qu'elle soit chrétienne. Il est ridicule de croire que c'est la dimension totalitaire du communisme que l'Église a combattu, c'est son pseudo-athéisme, son anti-chrétienté.
De nos jours les religions reprennent du poil de la bête. Les plus jeunes semblent avoir du mal à saisir le danger (Je compte y consacrer un article prochainement). Que la religion soit musulmane ou chrétienne, ou quoi que ce soit d'autre, notre histoire nous incite à la vigilance. L'éloigner du pouvoir doit devenir un réflexe naturel car à chaque fois qu'elle y met les pieds, les problèmes arrivent. Cela ne remet bien sur pas en question le droit individuel de croire ou non en quelque chose.
Les religions sont un instrument de pouvoir bien tentant pour les politiques, ne nous laissons pas manipuler, n'attendons pas de voir ce qui se passe, l'histoire est bien trop chargée de drame pour ne pas se méfier. Il en va de notre liberté à tous.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

faire l'Histoire uniquement a la lumière des religions est injuste

quand la France dans l'Histoire etait religieuse sa ne plaisais pas au non croyants et on mets tout les problèmes de cette époque sur les religions, depuis la loi sur la laïcité de 1905 la France n'est plus religieuse il faut donc mettre tout les problème de la France sur l'absence de religons ...

tu vois que c'est injuste une telle lecture

monisme a dit…

Je ne fais pas l'histoire " à la lumière" des religions". Il se trouve que je tiens un blog sur l'athéïsme et, dans cet article, j'amenais une réflexion sur ce qui ce qui peut se passer quand l'institution religieuse prend trop de place dans le pouvoir. Si j'écrivais un livre d'histoire, je n'y parlerais pas que de l'Eglise.

Ensuite, je n'ai jamais dit que tous les problèmes du monde viennent de la religion. J'affirme simplement que quand la religion prend une place trop importante dans la société, les problèmes ne tardent pas.
IL faut également comprendre, que pour un athée, telle société (religieuse) est invivable.
Je trouve votre argument hors propos et pour le moins simpliste, et vous prie, si vous cherchez réellement un dialogue, de mieux lire mes articles et dans comprendre le but et l'essence.

I a dit…

Je crois que nous vivons une étape, ou le début d'une étape, assez cruciale en ce moment. En effet,les conflits actuels au niveau mondial sont imprégnés d'une saveur religieuse. En parallèle, les notions de droits humains et de progrès social sont au goût du jour. Je suis curieuse de voir quel modus vivendi nous arriverons à trouver qui nous permettra de respecter droits et libertés de chacun tout en continuant de séparer pouvoir et religion. Il faut être tellement vigilants car souvent la ligne est mince.

(george bush et les "evil doers", anyone?)