vendredi 19 septembre 2008

Le pape vient en France (2/2)

Si l'attitude du gouvernement est inacceptable, celle du pontife l'est également. Ses discours ne se sont pas cantonnés à de la théologie chrétienne. Il s'en est pris au fonctionnement même de la société laïque. Par ses attaques contre le droit à l'avortement, à la contraception, il s'invite dans un débat politique où il n'a rien à faire. Il va même plus loin. Il s'en prend aux droits fondamentaux. Pour cet homme, notre corps ne nous appartient pas. Il appartient à ce dieu dont il se prévaut. Monsieur Ratzinger fustige des droits hérités des avancées de la révolution française, des lumières et du formidable concept de l'habeas corpus.
L'église n'a jamais vraiment accepté la révolution française, pas plus que la déclaration des droits de l'Homme. Elle s'en est au mieux accommodée. Et ce pape le réaffirme, il ne supporte pas plus l'égalité entre les hommes et les femmes. J'invite tout le monde à relire Saint Paul et ses diatribes misogynes. Tout y est dit et l'on comprend mieux l'attitude de l'Église envers les femmes et leurs droits.
De plus, il ne se contente pas de fouler nos droits fondamentaux par ses discours haineux. Le couvercle de l'amour universel fait, certes, passer la pilule si l'on se réfère aux commentaires de la presse et des fidèles venu l'acclamer, mais cet homme divise la société en deux. Il y a les croyants, pourvus par là même d'une conscience, et les autres. En citant Rabelais ,« Science sans conscience n'est que ruine de l'âme ! » (Pantagruel, 8), lors de son discours à l'institut de France, il affirme implicitement que seule la religion donne un conscience. Ce serait le propre de la religion. Tout le reste ne serait donc que débauche, animalité incontrôlée, bref, le mal. Il n'y a d'éthique que dans la foi, et encore, celle du christ.
Non content de nous insulter, il coupe la société en deux, les bons et les mauvais. Il affirme, si l'on pousse le raisonnement, qu'un athée ne peut se mêler de politique ou d'éthique. Il les exclus du débat publique.
Je vous conseille la lecture des discours prononcés ces derniers jours. Cet homme incite à la haine. Par cette vision manichéenne du monde, qu'il professe sans relâche, il invite au mépris de tout pensée athée. il invite à la haine de l'athée: le mécréant, le mauvais. Car si dieu est le bien, si ceux qui croient font par là le bien, les incroyants font le mal. Tous les maux de la société viennent d'eux. Je laisse imaginer ce à quoi que pareil système de pensée peut mener. Si vous avez besoin d'aide, consultez vos livres d'histoire. Regardez donc ce qui arrive, quand l'autre devient le mal, quand il devient la cause de la dégénérescence de la société.
Allons-nous laisser la société évoluer sur ce mode de pensée fascisant?

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